Beau temps, mauvais temps diffèrent en France et au Niger.

En France le beau temps c’est quand le ciel est bleu et qu’il ne pleut pas. Au Niger le beau temps c’est quand il pleut.

Une année au Niger

En avril et début mai, il y a une une période abominablement chaude, énervante, harassante, où la méningite et la rougeole font des ravages chez les bébés et les jeunes enfants. C’est la période de soudure où les réserves de l’année précédente sont épuisées et où on se prépare à planter pour récolter à l’automne. C’est le moment où la famine commence à se manifester.

Il commence à pleuvoir en mai.

Quand il pleut tard, ou pas assez, c’est l’inquiétude car comment sera la récolte et comment fera-t-on pour survivre l’an prochain durant la saison sèche ?

Dès qu’il se met à pleuvoir tout le monde est heureux et détendu.

C’est le moment du dur travail dans les champs, alors que les réserves de nourriture faites l’année précédente sont presque épuisées. Le pays tout entier devient vert, les fleuves, rivières et lacs réapparaissent pour quelques semaines.

En octobre, c’est la récolte.

Le mil reste la nourriture de base.

De novembre à février, il fait beau au sens français du terme

Ciel bleu, journées ensoleillées, soirées et nuits fraîches. Parfois il y a des périodes de vent de sable et de poussière, favorables aux angines. Dès qu’il fait un peu plus frais que d’habitude, « le froid » est un grand sujet de conversation au Niger, ce qui fait sourire les français de passage. Il est vrai que tout le monde n’a pas les couvertures ou les pulls qui seraient nécessaires.

A partir de mars il fait chaud.

Ensuite il fait très chaud, puis horriblement chaud. Les réserves de nourriture s’épuisent. On attend le beau temps : la pluie. On se demande avec inquiétude si elle va tomber assez abondante.

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Photo d’Alain Roux