Cadre de l’étude

L’étude menée par le Réseau d’Appui aux Initiatives Locales (RAIL)a analysé les réalisations menées par la Coopération Décentralisée Cesson-Dankassari (CDCD) depuis 2009 dans la commune rurale de Dankassari. La Ville de Cesson-Sévigné a confié la mise en oeuvre le suivi des activités de coopération décentralisée à l’Association d’Echanges Solidaires Cesson-Dankassari (AESCD) et la réalisation des actions est confiée au Réseau d’Actions Educatives pour un Développement Durable (RAEDD). L’AESCD et le RAEDD travaillent toutes deux dans le cadre du collectif franco-nigérien Tarbiyya-Tatali. La concertation avec les autorités communales de Dankassari est permanente.

Les volets d’intervention de la coopération concernent de nombreux aspects des Objectifs du Développement durables dans les domaines principaux suivants

  • Hydraulique et assainissement
  • Santé et autonomisation des femmes
  • Education
  • Environnement
  • Sécurité Alimentaire
  • Energie
  • Système d’information géographique

Ils bénéficient du soutien de nombreuses organismes en France, dont les principaux sont la Ville de Cesson-Sévigné, l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, la Région Bretagne, Rennes Métropole, la Collectivité Eau du Bassin Rennais et le Syndicat Départemental de l’Energie 35 et le Conseil Départemental d’Ille t Vilaine, ainsi que de l’apport de l’État Nigérien.

Constats généraux

De façon globale, toutes les interventions réalisées dans le cadre de la CDCD sont exécutées de façon concertée avec tous les acteurs en particulier les populations bénéficiaires qui sont associées à tout le processus du projet. Les investissements et les actions menés ont eu un impact sur la réduction de la pauvreté et ont contribué à la réduction des inégalités sociales.

L’étude constate que les actions de la CDCD sont en cohérence avec les stratégies et politiques du Niger et du plan de développement communal (PDC) de la commune ruale de Dankassari. Les interventions sont pertinentes, compte- tenu des domaines qu’elles embrassent et des conditions dans lesquelles vivent les communautés avant les initiatives de la CDCD. En effet, la question de l’eau potable, de l’assainissement, d’alphabétisation et d’amélioration des revenu , d’état civil, de santé de la reproduction, sont des préoccupations majeures des populations avant l’intervention de la coopération. Au regard des résultats de l’évaluation, il ressort clairement que les actions menées par le RAEDD et l’AESCD s’intéressent aux vraies attentes des populations. Elles concernent les principaux domaines transférés par l’État aux communes rurales à savoir, l’hydraulique et l’assainissement, la santé, l’éducation, environnement.

Le travail réalisé se caractérise par sa pertinence, sa cohérence, son efficacité et ses effets bénéfiques, liés à la durabilité et au caractère pérenne de de la CDCD. Contrairement aux projets ordinaires qui impliquent peu les communautés, les projets développés par la CDCD ont été mis en œuvre de manière concertée et optimale.

La démarche adoptée dans la mise en œuvre de la CDCD, qui a privilégié l’autonomisation des bénéficiaires à travers la mise en place des comités de gestion et des groupements féminins, le transfert de compétence à ces comités, l’implication des élus locaux et des services techniques, le dispositif de coordination permet de poursuivre et d’assurer la durabilité des résultats.

Cependant, le niveau actuel d’implication des acteurs locaux dans le suivi et la prise de décision doit être amélioré pour parfaire l’opérationnalité indispensable pour la durabilité. Il est indispensable d’avoir au niveau de la commune rurale un service qui s’occupe de toutes les actions menées par la CDCD, avec une base de données fiable qui intègre les interventions des autres partenaires et un suivi régulier avec les services communaux. Cela passe nécessairement par une volonté du conseil municipal à travers les élus locaux qui veillent à promouvoir les actions de la CDCD.

Parfois, la répartition des actions n’a pas pris en compte les interventions des autres partenaires de la commune, ce qui réduit la pertinence des choix de certaines localités. Cette omission est imputable à la commune rurale et ses services communaux, ainsi qu’au RAEDD, puisque depuis l’origine de la CDCD, l’AESCD avait demandé cette démarche pour la bonne répartition des interventions.
Sur le volet hydraulique par exemple l’étude montre que certaines zones ont mieux bénéficié des interventions que d’autres. La zone Sud-Est de la commune dispose plus d’ouvrages hydrauliques que les autres parties. Beaucoup des partenaires concentrent leurs interventions dans les zones Sud-Est alors que la zone Nord à titre d’exemple est plus déshérité.

Recommandations

L’étude formule en conclusion plusieurs recommandations , notamment
A l’endroit de la Mairie de Dankassari :

  • élaborer un plan pour transformer tous les forages en poste d’eau autonome ;
  • recruter un agent municipal en charge de l’eau et de l’assainissement ;
  • cartographier toute les actions de développement par nature et par bailleur ;
  • impliquer les élus dans la mise en œuvre et le suivi des actions de la CDCD.
    A l’endroit des partenaires techniques et financiers
  • adopter des objectifs et méthodes de travail permettant à la population de Dankassari d’avancer ver son développement durable
  • travailler en synergie dans le cadre de leurs interventions dans la commune.

L’étude a été financée par la Région Bretagne et le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.