Ce conte est extrait de notre livre de contes " "Il était une fois au Niger". Vous pouvez commander ce livre à notre boutique.

L’enfant terrible

Il était une fois une femme qui se plaignait toujours de n’avoir pas d’enfant. Elle priait Dieu de lui en donner un. Et Dieu, le clément, le miséricordieux, exauça sa prière. La femme accoucha d’un joli garçon nommé Da’di ce qui signifie « Désiré » ou encore « Longtemps attendu ».

Des jours, des mois, des années passèrent. L’enfant grandit et devint le soutien de sa famille.

Or, un jour, le chef du village, un méchant homme, appela le père de Da’di et lui ordonna de traire les bœufs de son attelage.

Le père conduisit les bœufs chez son fils à qui il rapporta les ordres du chef ; Da’di, furieux, prit une hache et se rendit chez le chef. Une fois arrivé, il entreprit d’abattre l’arbre qui se trouvait devant la maison. Des branches, des rameaux, des feuilles tombèrent. Cela faisait tant de bruit que le chef accourut et dit :

  • Da’di, que fais-tu de mon arbre ?
  • C’est mon père qui a accouché, je vais donc lui apporter du bois de chauffage.
  • Mais comment un homme peut-il donner naissance à un enfant  ?
  • Mais comment peut-on traire des taureaux ? rétorqua Da’di.

Très mécontent de la question impertinente de l’enfant, le chef décida de se débarrasser de lui. Il ordonna aux hommes de sa cour de creuser un trou très profond pour y enterrer Da’di. Mais ce dernier, magicien de nature, se mit lui aussi à creuser un trou qui communiquait avec le premier.
Le jour de l’enterrement arriva. L’enfant fut enterré par les hommes du chef. Dès lors, tout le monde était persuadé que Da’di, l’enfant chéri de sa mère, était mort. Mais quelques temps après, les gens de la cour aperçurent l’enfant qui venait vers eux. Incroyable mais vrai, Da’di était en vie !

La colère et le désespoir du chef furent immenses.
Il décida alors de recourir encore à d’autres moyens pour éliminer l’enfant. Aussi, le chef appela-t-il ses sujets les plus fidèles et leur demanda d’enfermer l’enfant dans un sac et de le jeter dans un marigot.

Mais cette fois encore, contre toute attente, l’enfant fut sauvé : un crocodile le délivra et le porta jusqu’à la rive.

Da’di bien vivant, se présenta de nouveau à la cour du chef.

Réalisant qu’il avait affaire à un enfant terrible, le chef décida de ne plus lui faire de mal. Da’di et le chef devinrent alors bons amis.

Moralité : Comme le dit notre tradition, si tu échappes au mal d’autrui, tu deviendras son ami.

Ecole de Madé

Il était une fois au Niger