Une étude sur l’âge des mères à la première naissance dans la commune rurale de Dankassari financée par l’AESCD grâce au MEAE (Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères) a été conduite par un consultant, appuyé par le responsable du RAIL (Réseau d’Appui aux Initiatives Locales), une équipe d’enquêteurs et un superviseur mobilisés localement.

Résultats de l’étude

Cette étude a consisté à analyser les données des registres d’état civil des années 2021 et 2022. Cette analyse montre que 61 % des femmes ont leur première naissance entre 19 et 25 ans, et 28 % avant leur 18e anniversaire. Les femmes qui ont une formation de niveau supérieur ont leur première naissance beaucoup plus tard que les autres catégories de femmes, mais elles sont très peu nombreuses. Les femmes qui ont une instruction de niveau primaire ont leur première naissance avant même celles qui n’ont pas été à l’école. Une enquête plus approfondie serait nécessaire pour comprendre les raisons de cette situation.

L’immense majorité des mères concernées par l’étude (99 %) sont des femmes au foyer, certaines ménagères pratiquent des activités génératrices de revenu dans le secteur informel, comme par exemple le petit élevage ou le petit commerce, mais on ignore dans quelle proportion.

L’étude a aussi permis d’étudier la différence entre l’âge des pères et des mères, la différence entre le nombre d’enfants des mères et des pères, due à la polygamie, ainsi que la proportion des accouchements à domicile, qui est plus élevée que la moyenne nationale.

Recommandations

Au vue des différents constats qui ressortent de l’étude, il y a lieu de retenir les principales recommandations ci-après :

  • Mener des actions de sensibilisation en direction des parents sur la thématique du mariage des enfants ainsi que sur les conséquences du mariage des enfants et des naissances précoces qui en découlent sur la santé des jeunes filles en tenant compte de la profession, du niveau d’étude et en affinant les zones géographiques de la commune particulièrement concernées ;
  • Sensibiliser les parents à l’éducation des enfants en général et celle des jeunes filles en particulier, ainsi que le maintien des jeunes filles à l’école. En effet, divers études ont montré que l’éducation est un excellent moyen de lutter contre cette pratique. En allant à l’école, les filles ont moins de chance de se retrouver mariées et mères très jeunes et de subir des violences conjugales. Mais surtout, l’école permet aux filles d’obtenir des opportunités économiques et favorise donc leur indépendance ;
  • Promouvoir des actions d’autonomisation en faveur des jeunes filles à travers des initiatives de formation aux métiers et la mise en place des petites activités adaptées au contexte local.

Toutes ces actions devront être ciblées en tenant compte des zones géographiques de la commune rurale particulièrement concernées par les naissances précoces.