Cette action est terminée.
Maintenir les filles au collège
Le nombre de filles qui terminent le collège est très bas au Niger. Sans internat, elles vont dans des familles d’accueil et doivent aider aux travaux ménagers.
La Maison Fadou, internat pour les filles de Bagaji essaye de résoudre ce problème. Les jeunes filles y sont dans de bonnes conditions d’études.
La population de Bagaji et des villages avoisinants s’est mobilisée autour de ce projet qui a été financé par des adhérentes de l’AECIN, les ressortissants de Bagaji, une aide de la ministre de la formation professionnelle et une subvention de l’Association d’Aide Humanitaire.
La construction est terminée depuis le printemps 2009. Début décembre 2009, l’internat n’était pas encore ouvert. Le collège de Bagaji fonctionne de manière peu satisfaisante : sur la première propostion de 14 élèves présentés au BEPC l’an dernier, un seul a été reçu ! Ceci a découragé les parents et ralenti l’ouverture de l’internat.
Qui était Fadou ?
Dans la tradition orale de l’Arewa, Fadou était la fille de Baura, chef traditionnel de Bagaji, et la petite-fille de Saraouniya. Mariée à Ari le fils du roi du Bornou elle donna naissance à Akazama qui est le premier sarkin des arawa et à son frère jumeau Ganci. Après le départ d’Ari, elle se maria plusieurs fois et eut comme enfants sarkin ruahi, sarkin lahama, sarkin tudu, sarkin yamma ligido.
C’est donc la mère de toutes les populations de l’Arewa, un symbole de l’unité dans la diversité des habitants de la région.
La situation à l’été 2010
L’internat a ouvert en mai 2010 , grâce aux adhérentes de l’AECIN et à un financement du Rotary Club de Rennes Brocéliande, avec 30 pensionnaires. Ces filles viennent des différents villages aux alentours de Bagagi. Il s’agit de Roumbouki (14 km), Rijia Maida (15 km), Salga (16 km), Guézangna (6km), Tounfafi (15 km), Makéra (17 km), Kalgo et Bagagi même.
Le collège de Bagaji a 250 élèves environ dont 30 % de filles.
Le chef de famille Malam Bori , chargé par les familles de Bagaji de surveiller les filles est tablier, autrement dit un très petit épicier du village qui a pour seule boutique une table. Avant l’ouverture de l’internat sa table était placée au marché. Maintenant il l’a déplacée en la mettant à l’entrée de l’internat. Ce qui lui permet de veiller nuit et jour sur la sécurité des filles.
Un soutien scolaire a été apporté par les enseignants en mathématiques, anglais et sciences physiques, et deux animatrices françaises les ont aussi soutenues dans le cadre d’un séjour solidaire.
En 2010, Il y a eu 8 reçus au BEPC du collège de Bagaji, ce qui est encourageant, mais malheureusement aucune fille !
L’internat en 2010-2011
Trente filles ont été hébergées en 2010-2011, avec une participation des parents pour leur alimentation (fourniture du mil qui est la base de leur alimentation) et un nouveau soutien du Rotary Club de Rennes Brocéliande.
En 2011, il y a eu encore 8 reçus au BEPC du collège de Bagaji, mais toujours aucune fille !
Action pédagogique en 2011-2012
Vu l’échec répété des filles au BEPC et la difficulté à financer à la fois le financement de l’internat et l’encadrement en animateur et soutien pédagogique, il a été décidé de mettre l’accent sur le soutien pédagogique aux filles inscrites en troisième, pour avoir enfin des reçues au BEPC ! Donc, l’internat ne fonctionne pas en 2011-2012.
Par contre, des stages intensifs pour les filles de troisième ont lieu pendant les congés scolaires. Sur 26 filles inscrites en troisième 23 ont suivi assidument le premier stage, organisé fin 2011.
Cette action est soutenue par des fonds provenant de Solidarité Laïque, qui transitent par l’Agence Française pour le Développement (Fonds d’Appui aux initiatives locales) qui les confie au RESDEN (réseau pour le développement de l’éducation au Niger). Ce dernier sélectionne les ONG ou associations locales bénéficiaires et est aussi chargé du suivi des actions.
En juillet 2012, trois filles du CEG de Bagaji ont été reçues au BEPC, ainsi que quatre garçons. Le nombre de filles ayant été reçues au BEPC depuis la création du collège passe donc de 0 à 3.