Ce conte est extrait de notre premier livre de contes "A l’école des contes nigériens" qui est épuisé. Vous pouvez commander notre deuxième livre de contes "Il était une fois au Niger" à notre boutique.
Halin kichi : la jalousie
Un homme avait deux femmes. La plus petite avait une fille. Elle mourut, laissant sa fille dans la maison. La fille grandit. Elle faisait tout le travail qu’on lui donnait.
Un jour elle entendit le nom du fils du roi qu’on appellait Aboudouka. Un jour où sa marâtre allait au marché, elle lui donna 25 F pour lui acheter Aboudouka. Celle-ci fouilla toute la place en disant :
- Vendez-moi Aboudouka.
On lui répondit :
- Il n’y a pas d’Aboudouka ici ; continue, tu le trouveras.
Arrivée à l’endroit où se trouvait Aboudouka, elle dit :
- Vendez-moi Aboudouka.
Un homme se leva en disant :
- C’est moi Aboudouka ; rentre à la maison, je te trouverai.
- Non, dit la femme, car ma fille qui m’a donné 25 F pour acheter et ramener Aboudouka.
- Oui, je sais, je te trouverai à la maison.
Elle revint à la maison et dit à sa fille :
- Tu sais qu’ Aboudouka c’est une personne ?
La fille baissa la tête en murmurant.
Le soir Aboudouka vint chez elle et il dit :
- Sallama allekoum.
ll se mit à l’écart avec la jeune fille pour causer. Lorsqu’ils eurent fini de bavarder, il rentra chez lui.
Le lendemain, il revint avec de l’or pour le mettre dans la chambre de la fille. Alors la chambre s’embellit et brilla comme des étoiles dans le ciel. La marâtre dit :
- Je vais voir ta chambre..
Elle regarda la chambre et le « kichi » (jalousie) l’attrapa.
Elle se rendit au marché pour acheter des aiguilles et elle les mit sur le lit où Aboudouka se couchait quand il venait discuter avec la jeune fille.
Quand le petit prince Aboudouka se fut couché sur le lit, toutes les aiguilles le piquèrent. A la fin de la discussion, il rentra chez lui. Mais, arrivé à la maison, il tomba gravement malade.
Un jour la jeune fille dit :
- Ça fait longtemps que Aboudouka n’est pas venu chez moi, je vais aller dans son village.
La fille marcha, marcha longtemps, puis elle devint « Badossa ». Elle se retrouva devant un arbre qui lui dit :
- Le petit prince Aboudouka est gravement malade. Je te donne un médicament. Prends mon écorce et mets-la dans une petite calebasse avec de l’eau. S’il boit cette eau, il guérira.
La fille arriva au village, retrouva la fada du roi et elle demanda :
- Aboudouka est-il malade ?
- Oui Aboudouka est malade, lui répondit le roi.
- Laissez-moi passer pour lui donner le médicament.
- Toute l’écorce qu’on lui a donnée n’a servi à rien ; et toi la Badossa tu viens dire que tu as des médicaments ! Va le voir , il est couché là-bas.
Elle se rendit dans la case et demanda une petite calebasse avec de l’eau. Elle mit l’écorce dans la calebasse et dit à Aboudouka :
- Bois cette eau.
Aboudouka but et guérit. Il lui donna sa bague en or. La fille retourna chez elle et reprit sa forme initiale.
Mais le roi envoya ses notables au village de la jeune fille pour la tuer. Les notables arrivèrent à la maison de la fille, ils virent la bague en or du prince dans la chambre. Etonnés, ils retournèrent à la maison du roi pour lui dire qu’ils avaient vu la bague dans la chambre de la jeune fille .
Le roi leur dit de retourner à son village et de lui ramener la fille. Ils l’amenèrent au palais et le roi l’interrogea . Elle lui expliqua tout ce qui s’était passé : c’était sa marâtre qui avait tout fait pour qu’Aboudouka soit dans cet état.
Le roi comprit et le prince Aboudouka l’épousa.
Conte nigérien présenté par l’école d’Aholé au concours organisé par Aide et Action et le RAEDD lors du festival de contes Gatan Gatan .
- Conteur : M Zabeirou Dan Zama
- Elèves : Boumaminou Abdou, Ibrahim Koché, Mahamadou Abdourahamane, Aziz Barké, Hassira Halidou, Mariama Abdou.
- Enseignants encadreurs : M. Boubacar Sani, Mme Aïchatou Abba
