"Epargner pour le changement" : un partenariat entre le RAEDD et la Fondation Stromme
La pauvreté au Niger est essentiellement rurale et féminine.
Pour le RAEDD, les femmes vivant en milieu rural sont riches de leur expérience, de leur savoir faire et de leur disponibilité pour le travail. Il a déjà, avec ses moyens propres, pris plusieurs initiatives pour soutenir les initiatives économiques des femmes : relancer le tissage et le filage du coton à Lougou, encourager les femmes de Wassadahatchi qui récupèrent des sols, par exemple.
La Fondation Stromme souhaitait étendre au Niger son programme "Epargner pour le changement" déjà présent au Burkina et au Mali. Le but de ce programme est de renforcer les capacités organisationnelles et institutionnelles des femmes autour de la mobilisation de l’épargne locale et sa redistribution sous forme de prêts autogérés et promouvoir leur participation active dans la gestion des affaires de leurs groupes et de leurs localités.
La Fondation Stromme a proposé un partenarait avec le RAEDD, dont elle a pu apprécier l’efficacité pour les classes passerelles.
C’est pourquoi l’ONG a engagé depuis novembre 2009 un programme « Epargner pour le Changement ».
Grâce à un appui de la Fondation Stromme, le programme EPC a démarré dans les communes de Dankassari, Dogondoutchi, Dogonkiria, Kiéché, Matankari et Soucoutane, dans le département de Dogondoutchi.
En juin 2013, Le Programme Epargner Pour le Changement couvre deux département a savoir celui de Dogondoutchi comprenant les communes de Dogondoutchi, Dankassari, Dogonkiria, Kiéché, Matankari et Soucoucoutane et celui de Tibiri ayant pour communes Tibiri, Douméga, Guéchémé et Koré-Mairoua. EPC intervient actuellement sur 145 villages sur un total de 471 villages que comptent les deux départements réunis. Ce programme à permis la mise en place de 494 groupes.
Le nombre de groupes ayant fini avec les modules de renforcement des capacités est de 293 ; tandis que le nombre de groupes sous encadrement est de 201. Il est a noter que les groupes totalisent un effectif de 12 307 femmes avec 6 892 emprunteurs. Les groupes ont mobilisé le montant de 92 819 018 CFA avec une épargne de 70 566 285 CFA.
Un exemple
Mme Illa Méri Gado analphabète membre du groupe Taimakon Kaidakai (ce qui signifie entraidons nous) de Matankari est mariée depuis quatre ans et mère de deux filles. Son mari est revendeur de volailles ; ils habitent à l’extrémité du village. Avant son mariage chez son papa il était difficile d’entendre sa voix tellement qu’elle était timide. Elle n’avait pratiquement pas d’amies. Cette situation a continué après son mariage. Un jour, elle aperçut un groupe de femme en réunion EPC, tellement émue par cette vue, elle n’hésita pas à demander à adhérer a ce type d’activité. Après son adhésion elle été régulière aux réunions et devançait tout le monde au rendez-vous hebdomadaire. Avec les séances d’apprentissage et avec l’aide des femmes du groupe elle se libère petit à petit de cette gangrène qui l’a rendu insociable. Désormais sa vie a basculé et dans son foyer elle est plus animée de joie de vivre qu’auparavant.
Ainsi Méri souhaite que toutes les femmes de la contrée aient la chance de bénéficier de cette initiative ; car selon elle celà aide à l’intégration sociale des femmes.
