"Contribution à la promotion de l’égalité entre les sexes en milieu scolaire" est un projet du RAEDD financé par l’Agence Espagnole de Coopération Inernationale qui se déroule dans la région d’Illéla.

Raison d’être du projet

Les inégalités entre les femmes et les hommes augmentent la pauvreté, la perpétuent d’une génération à l’autre et amoindrissent les capacités des femmes et des filles à en venir à bout. Elles empêchent les femmes et les filles de saisir des chances d’avenir qui les rendront moins vulnérables.

Pour réussir à accéder au développement durable, il faut éliminer les contraintes auxquelles les femmes et les filles sont soumises. Ces contraintes comprennent, une faible estime de soi, le manque d’accès aux services sociaux de base, à la formation et aux possibilités de développer leurs capacités, le manque d’accès à l’information, aussi bien qu’à la prise de décisions au sein d’organisations de développement dans leurs collectivités et leurs foyers.

Ainsi, l’égalité entre les femmes et les hommes est au coeur du progrès économique et social. Bien qu’ils soient distincts, le but du développement durable et celui de l’égalité entre les femmes et les hommes sont intimement liés.

Le projet ici préconisé par le RAEDD entre dans ce cadre. Il s’appuie sur la CEDEF (Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes) qui en son article 16 stipule que : « Les femmes ont les mêmes droits que les hommes dans le domaine du mariage ».

Les femmes doivent avoir le droit de choisir librement leur mari, et d’accepter ou de refuser de se marier (les parents ne doivent pas imposer le choix du mari à leur fille ou s’opposer à ce que leur fille se marie au garçon qu’elle a choisi).

Les femmes ont les mêmes droits que les hommes pour tout ce qui est bon pour leurs enfants (le mari ne peut pas décider de retirer l’enfant de l’école pour la marier ; la femme a le droit de s’opposer à une pareille décision).

Les femmes ont le droit d’espacer ou de limiter le nombre des naissances. Pour cela, elles ont le droit d’être informées sur les moyens et méthodes à utiliser pour protéger ce droit (la femme a le droit de prendre des comprimés ou de faire des injections dans le but de ne pas tomber enceinte ; elle peut aussi dans le même but porter des préservatifs).

Ainsi, la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) est une bonne entrée pour promouvoir l’égalité entre les sexes et amorcer des actions pour un développement durable.

Comment y arriver dans le contexte social et culturel nigérien ?

Dans le département d’Illéla, les jeunes (souvent non scolarisés) vont en exode dans les villes des pays plus nantis. De retour au village ils ne songent qu’au mariage et des jeunes filles, mêmes encore inscrites à l’école, leur sont proposées en mariage. Pour ceux d’entre eux qui sont déjà mariés, ils prennent une deuxième, troisième épouse ou s’amusent simplement avec les jeunes scolaires qui souvent se trouvent obligées d’arrêter leurs études à cause d’une grossesse non désirée ou parfois le VIH/Sida.

Notre organisation se propose d’agir dans ce milieu scolaire rural afin de mieux préparer les hommes et les femmes de demain et aussi éclairer les parents sur la nécessité de mettre fin au mariage précoce. Le RAEDD est conscient du fait que certaines familles ont déjà essayé de maintenir leurs filles à l’école et en ont payé les frais à cause des grossesses non désirées.

C’est pourquoi la stratégie du RAEDD reposera sur la concertation communautaire afin d’obtenir, d’une part, l’engagement des parents de bannir le mariage précoce et, d’autre part, la mise en place par l’école et les services techniques d’une meilleure information des jeunes sur le mécanisme de la reproduction. Ce travail se fera en étroite collaboration avec les communautés de base et les services techniques déconcentrés de l’Etat (enseignement de base et secondaire, alphabétisation, santé et communication).

Les détails du projet

Notre objectif est que les filles du département d’Illéla se maintiennent d’avantage dans le système scolaire et courent moins de risques de mariage précoce et de grossesse non désirée.

Dans ce but les activités suivantes seront organisées :

  • Séminaire sur la scolarisation des filles
  • Séminaire enseignement du mécanisme de la reproduction, éducation personnelle et sociale
  • Débats avec les communautés pour les problèmes qui entravent le maintien des filles à l’école (débats avec un groupe de femmes séparé du groupe d’hommes)
  • Elaboration d’outils d’information et de sensibilisation sur la nécessité de promouvoir l’éducation des filles
  • Organisation des sessions de sensibilisation continue dans les communautés : émissions à la radio locale, sessions de vidéo, théâtre forum, débats sur la scolarisation des filles
  • Achat et installation de 3 moulins à grains pour 3 groupements féminins
  • Mise à disposition des écoles des manuels, matériel scolaire et des outils de gestion des manuels

Un manuel d’éducation à la responsabilité familiale a été rédigé. Depuis 2009, il a servi de base à la formation de plusieurs groupes d’une quinzaine d’enseignant-e-s du primaire ou de collège dans le cadre de la coopération décentralisée Cesson-Dankassari.
En 2014 une formation a été organisée pour des enseignant-e-s de Matankari et des formateurs des Centres de Formation en Développement Communautaire.
En 2015 une formation a été organisée pour des directeurs d’école et enseignant-e-s de Kieche.

Jeune Pileuse